L’ENGAGEMENT

à la Fondation Manuel Rivera-Ortiz





PROGRAMME ASSOCIÉ AUX RENCONTRES DE LA PHOTOGRAPHIE 2024

du 1er juillet au 29 septembre 2024
au 18 rue de la Calade — Arles


L’Engagement           L’exposition explore la complexité de l’engagement à travers le prisme de la migration, de la mondialisation et des crises identitaires. Au regard des œuvres de divers artistes, elle soulève les dilemmes du concept de légalité ainsi que les tensions liées à l’appartenance. Cette exposition nous pousse à réfléchir sur notre propre responsabilité et notre engagement, tout en rendant un hommage appuyé au travail de reportage.

À l’occasion du dixième anniversaire du prix photographique décerné par la Fondation Manuel Rivera-Ortiz, nous rendons hommage à Camille Lepage dont le talent en tant que photojournaliste reste gravé dans nos mémoires, malgré sa disparition tragique. Son engagement indéfectible pour témoigner des réalités souvent méconnues du monde mérite d’être célébré et honoré.

L’engagement se manifeste à travers une multitude de formes, allant des mouvements sociaux aux luttes contre les violences policières, en passant par les questionnements au sujet des dispositifs de surveillance. Les déchets électroniques, ou E-Waste, suscitent des interrogations fondamentales quant à nos défis écologiques et humains liés aux flux transfrontaliers de ces déchets. Ils mettent en lumière des enjeux tels que la corruption, les limites de la légalité, et sont au cœur de l’activisme et de projets artistiques engagés.

L’exposition sonde également notre engagement personnel au sein de la société, la recherche de sens à notre vie et nos actions. Il révèle nos passions, nos désirs, mais aussi nos craintes les plus profondes. L’engagement y est artistique, sensoriel et militant, ce programme ne pouvant être envisagé sans prendre en compte les crises humaines et politiques qui traversent actuellement le monde.

Cette année encore, Fotohaus vient enrichir les propositions de la Fondation en élargissant le thème de l’engagement. Avec Croyances et existence, les artistes proposent des réponses visuelles à la question existentielle fondamentale : comment vivre une vie humaine ?
 


Artistes       
Anas Aremeyaw ANAS, Chun-Yi CHANG, Muntaka CHASANT, Thaddé COMAR, Ljubiša DANILOVIĆ, Chiara DAZI, Guido GAZZILLI, Bénédicte KURZEN, Camille LEPAGE, Diego MORENO, Philippine SCHAEFER, Jun-Jieh WANG, Collectif Advantage Austria, Collectif LesAssociés, Institute Contemporary.

Commissaires invité.e.s    Verdiana ALBANO, Anne-Marie BECKMANN, Christel BOGET, Christian JUNGWIRTH, Klaus KEHRER, Reanne LEUNING, Cornelia SIEBERT, Enrico STEFANELLI.

Direction artistique   
BASILETTI Florent 








Hommage

Camille LEPAGE


Il est difficile de croire que déjà dix ans se sont écoulés depuis que Camille Lepage a été assassinée. À travers cette commémoration, nous nous souvenons de son talent exceptionnel et de son dévouement en tant que photojournaliste, notamment dans des zones de conflit telles que la République centrafricaine. En 2014, Camille Lepage a été distinguée par le premier prix d’excellence de la Fondation Manuel Rivera-Ortiz, une reconnaissance méritée de son travail. Cependant, tragiquement, elle n’a pas eu l’occasion de le recevoir en personne. Une cérémonie a été organisée lors de l’exposition à la Galerie Huit, où Maryvonne Lepage, Manuel Rivera-Ortiz et le maire d’Arles étaient présents pour rendre hommage à Camille Lepage. Aujourd’hui, alors que le monde continue de faire face à des réalités complexes, nous honorons l’engagement de Camille Lepage, son courage et sa détermination.

partenaires        Association Camille Lepage - On est ensemble, Innova Art

How was your dream ?

Thaddé COMAR


How was your dream ? est un projet photographique réalisé lors des manifestations de Hong Kong entre juin et octobre 2019. Ce travail traite des nouvelles formes de manifestation et d’insurrection dans notre époque post-contemporaine dominée par des sociétés de contrôle sans faille. Cinq ans auparavant, à Hong Kong, le « Mouvement des parapluies » a été rapidement réprimé par la violence étatique et policière. En 2019, le soulèvement démocratique entamé en mai s’est donné les moyens de se poursuivre. Face à un arsenal de contrôle sophistiqué (reconnaissance faciale, géolocalisation, fichage, écoutes, infiltration, canons à eau, gaz lacrymogène, hélicoptère, armes soniques, fusils non létaux), les manifestants de Hong Kong ont développé un répertoire de techniques basées sur des principes d’invisibilité et d’intraçabilité (anonymat, lasers de cécité, poche de faraday, vision par drones, masques en tout genre, communication cryptée etc...), leur permettant d’atténuer les effets de la répression. Ces nouveaux dispositifs, qui contribuent à la transformation des formes de lutte et de résistance, poussent cependant à l’effacement progressif des singularités individuelles. À l’avenir, les sociétés et les systèmes de contrôle sophistiqués nous contraindront-ils à faire disparaître nos singularités humaines ? Cela se fera-t-il au profit d’une nouvelle identité commune ?

commissaire      Florent BASILETTI 
partenaires       Fondation Act On Your Future, Epson

Georgia - Une histoire des migrations

Ljubiša DANILOVIĆ


Georgia est le nom du bateau qui, en 1906, emmena à New York, un certain Ljubiša Danilovic, jeune Monténégrin de dix-neuf ans, rêvant d’ailleurs. C’est à Butte, ville minière du Montana, que commence, un siècle plus tard, une conversation fictive sur le thème de l’exil, entre le photographe et son homonyme. Ljubiša Danilovic imagine, en 2021, le trajet qui le mènera de son Monténégro natal aux États-Unis, refaisant ainsi un voyage en tous points comparable à ceux que doivent aujourd’hui entreprendre des milliers de migrants à travers le monde. En mêlant, dans son ouvrage éponyme, des photographies de la ville de Butte, d’un Monténégro n’offrant que peu d’horizon à de jeunes adultes rêvant d’ailleurs, d’un Monténégro nostalgique - celui de son enfance -, des migrants rencontrés à Paris, Calais ou Sarajevo, et d’autres ayant passé leur vie loin de leur pays de naissance... Ljubiša Danilovic parle d’une même voix de la petite histoire mais bien sûr aussi de la Grande Histoire de l’exil. « Je me suis efforcé de répondre, en images, au cheminement émotionnel de mon homonyme, à travers cette expérience qu’il fait du déracinement  ». Alternant textes et photographies, noir et blanc et couleur, regard d’auteur et travail documentaire, Georgia est une relation épistolaire imaginaire, sur le thème de l’exil, mais également et avant tout est une mise en perspective historique du phénomène migratoire.
               
commissaire      Florent BASILETTI
scénographe      Elizabeth GUYON         
                 partenaires         Fujifilm, Slika Print