du 30 novembre au 30 décembre 2023
au 18 rue de la Calade — Arles


Portes insulaires       Le programme d’expositions Portes insulaires est une invitation dans des territoires méconnus et mouvants ; une exploration des défluents, à travers des sédiments, à la rencontre des habitant.e.s. Des univers faussement sauvages, empreints d’un sentiment d’appartenance fort, avec l’ambition d’un contrôle ultime mêlé à une impuissance saisissante.

Nous partons à la découverte du delta du Danube, le deuxième plus grand des deltas européens après celui de la Volga, avec une superficie de 3 446 km2 ; une région naturelle protégée et classée au patrimoine mondial par l’Unesco depuis 1991. Camilla de Maffei capte ce territoire à travers les quatre saisons, à la rencontre de ses habitant.e.s et à la découverte de l’embouchure du fleuve prenant sa source en Allemagne, dans les montagnes de la Forêt Noire, pour finir dans la mer Noire. Ce delta est la plus grande zone humide de l’Europe, cinq fois plus grand que la Camargue, la terre ferme ne représente que 13 % de la superficie totale.

Mathias Benguigui porte un regard sur le delta du Rhône, delta de Camargue. Un territoire empreint de mythes, de visions fantasques et de légendes. Un écrin pour la biodiversité qui subit des pressions socio-politiques et une crise environnementale sans précédent. Une terre de contradiction, avec un sentiment d’isolement et d’iléité, mais aussi portée par le tourisme à travers son image sauvage et idyllique.

En Méditerranée et en Provence la maîtrise de l’eau est très importante, elle façonne l’économie et sa vivabilité. Le sens de l’orientation permet de cartographier des territoires pour permettre de mieux les appréhender. Elizabeth Guyon réalise cette cartographie en marchant au rythme de l’eau au sein du canal de Craponne. Datant de la Renaissance, ce canal irrigue et fertilise une grande partie de la Crau, cette steppe désertique laissée par le paléo delta de la Durance. Elizabeth jalonne ces rencontres à travers une perspective de faire du commun, en captant l’écho entre l’eau et la parole.




Artistes        BENGUIGUI Mathias, DE MAFFEI Camilla, GUYON Elizabeth et LUZ Joana

Direction artistique   
BASILETTI Florent







ZIRK & PEOGO  





du 3 novembre au 30 décembre 2023
au 18 rue de la Calade — Arles


Soum Eveline BONKOUNGOU      Eveline, née en 1992 à Ouagadougou, au Burkina Faso. Elle commence par assister des photographes événementiels pendant 2 ans, puis elle fait la rencontre du photographe burkinabé Adrien Bitibaly qui lui fait découvrir la photographie d’auteur.
En 2021, elle participe au programme de mentorat de Photosa, la biennale photographique de Ouagadougou.  La même année, elle intègre le CERPHOB (Cercle des Photographes du Burkina) et devient membre du comité d’organisation du festival. En 2023, elle expose son projet, Zirk lors de la seconde édition de Photosa. Elle réalise une résidence de création au centre culturel Leschangeurs à Agbodrafo, au Togo. À travers une collaboration avec le Bauhaus Universität Weimar, en Allemagne, elle réalise le projet M’YINGA, mon corps, exposé fin 2022 début 2023.  
En juin 2023, Eveline commence une résidence au sein de la Fondation Manuel Rivera-Ortiz où elle suit un accompagnement sur ses projets artistiques, avec Florent Basiletti. Elle y assure également la coordination des artistes durant le festival Les Rencontres d’Arles. Durant la programmation Fotohaus Berlin 2023, Eveline projette sa série Peogo, et réalise une rencontre-projection autour de son travail Zirk à Scharaun, à Berlin. Elle expose Zirk et Peogo à Arles, en décembre 2023, à la Fondation MRO. Eveline expose en janvier et février 2024, sa série Zirk au Goethe Institut de Ouagadougou et en avril 2024 sa série Peogo, lors du festival Emoi photographique, à Angoulême.

Zirk est une forme de méditation islamique dans laquelle des phrases ou des prières sont chantées à plusieurs reprises. Dans l’islam soufi, Zirk se réfère à la fois à l’acte de se souvenir ainsi qu’aux prières utilisées dans ces actes de rappel. Issue d’une famille musulmane, cette religion reste celle de mon enfance. Mes parents ont été décisionnaires de ma croyance et du chemin à suivre dans ma pratique religieuse. Toutes ces questions ont émergé après avoir dressé le constat de ne pas me sentir en accord avec mes propres convictions et également de ne pas ressentir de connexion divine dans ma relation avec l’islam. Je dresse le constat que pour moi, la foi est personnelle.

Peogo est un panier traditionnel offert pendant le mariage au Burkina Faso ; le panier de la mariée ou Pougpal Péogo en mooré. Ces plats sont la fierté de certains couples et ils sont souvent utilisés pour de rares occasions ou en tant que trophées chez les familles. Cependant, cette pratique est de moins en moins courante, avec l’évolution et la modernité, les jeunes couples burkinabé trouvent que ces plats sont encombrants. Ce travail s’accompagne de témoignages et de récits enregistrés à propos de cette tradition qui est transmise de génération en génération. Cela permet de découvrir les objets qui composent le Peogo, tels que la calebasse, le tamie, la spatule, généralement des ustensiles de cuisine décrits comme indispensables à la jeune épouse lorsqu’elle aura rejoint la cour de son mari.


partenaires : Ambassade de France au Burkina Faso, Goethe-Institut Ouagadougou, Photosa - biennale photographique du Burkina Faso, Atelier SHL, La Kabine


du 3 juillet au 24 septembre 2023
au 18 rue de la Calade — Arles


Grow Up        est un programme d’expositions, proposant des regards croisés sur le mouvement des plantes à travers le monde. Berceau de la biodiversité et des tensions environnementales, la vingtaine d’artistes ont un ancrage géographique en Amérique du Sud, Amérique Central ou encore à Taïwan. Chaque focus met en avant la relation entre les plantes et l’Homme, explorant les relations locales d’un territoire mais aussi internationales. Cette échelle géographique traverse les récits et questions politiques, sociales, environnementales mais aussi les questions post colonialistes. De l’Amazonie, au Costa Rica, jusqu’à Taïwan, les projets croisent les plantes maîtresses, le chamanisme, la drogue mais aussi l’exploration sensible d’un territoire.

Cette relation aux plantes est centrale, elles sont sacrées et au cœur des cultures et croyances locales, Grow Up souhaite cultiver et faire grandir les consciences sur notre rapport au vivant. Fotohaus est invité à prolonger ce programme avec Nature et Société.



Artistes       
ATOCHA Pepe, BELTON Teo et GOUPIL Florence, BRASEY Thomas, COP Steph et PÖRNECZI Bálint, CROZE Céline, DE LATTRE Matthias, DINIZ José, ESCANDÓN Arguiñe et GROSS Yann, HENRY Nicolas, HERNÁNDEZ BRICEÑO Andrea, LAGHOUATI-RASHWAN Samir, LATHUILLÈRE Marc, MORAES Gabriel, NISSEN Mads, PROTTI Tommaso, RENARD Antoine. HSU Cheng-Tang, KUO Che-Hsi, WU Chuan-Lun. ALBANO Verdiana, CHAPUIS Isabelle, SCHAEFER Philippine, LesAssociés, Docks Collective, fiVe collective.

Commissaires invité.e.s    BEAUSSE Pascal, BOGET Christel, CHANG Meg, MELLO Ioana, KEHRER Klaus.

Direction artistique   
BASILETTI Florent 




Ayañawi

Pepe ATOCHA


Les plantes communiquent entre elles et avec leur environnement. Durant deux années d'immersion dans la jungle du Pérou, Pepe Atocha par un procédé expérimental, essaye de capturer l'essence des plantes. Après une retraite de trois semaines à l'ayahuasca avec des guérisseurs Shipibo, l'artiste décide de photographier avec le feu, une vision qui est venue comme une danse douce et silencieuse, au rythme du vent.

L'Amazonie a été modelée par l'homme pendant des siècles, sa composition est le produit du travail des peuples indigènes, la série est composée de portraits des guérisseurs et de portraits d'arbres. À l'heure où la médecine traditionnelle est vaincue par un virus, les guérisseurs Shipibo nous rappellent que nous pouvons nous soigner en prenant soin de la nature et de nous même.

commissaire      Florent BASILETTI 


Une journée de Cumbia

Teo BELTON & Florence GOUPIL


Une journée de Cumbia. La tradition orale est le souffle de la Terre. Au Pérou, trente-sept langues indigènes se sont éteintes au cours des cent dernières années. Les anciens et les chefs indigènes disparaissent et, avec eux, la mémoire vivante de la Terre et de sa biodiversité.

Cuidantsiqmi: Amour et Soin de la Terre. Les sécheresses et les chaleurs extrêmes ont détruit l'agriculture des populations indigènes et leur accès à l'eau potable, affectant leur état physique, mental et émotionnel. Le peuple indigène Quechua-Wari, vivant dans la Cordillera Blanca à Ancash, au Pérou, est confronté à une catastrophe environnementale qui met leur vie en danger.

commissaire      Florent BASILETTI
partenaires        The National Geographic Society’s Emergency Fund for Journlists, The Wellcome Trust Foundation

Boaventura

Thomas BRASEY


En 1819, poussés par la famine et la crise économique, quelque 2000 Suisses émigrèrent vers le Brésil. Après une traversée meurtrière, ils y fondèrent la ville de Nova Friburgo dans les montagnes avoisinant Rio de Janeiro. Censées permettre le développement d’une agriculture rentable, leurs nouvelles terres ne leur fournirent qu’à peine de quoi se nourrir, et la plupart des colons se dispersèrent. Certains retournèrent à Rio où ils vécurent dans la pauvreté et la délinquance, d’autres gagnèrent au nord les terres à café et y firent des affaires florissantes, notamment grâce à la pratique de l’esclavage.

commissaires    Florent BASILETTI, Klauss KEHRER 
partenaire          Kehrer Verlag